Ambiguïtés volontaires?
Le désir de l'architecture de Vacchini a toujours été le chef-d'œuvre. Ce n'est pas important si l'œuvre va en devenir un – ce qui compte est l'effort incessant de le poursuivre. 'Travailler signifie participer à un rite, c'est la célébration du travail fait par ceux qui nous ont précédé, un remaniement de leurs chefs-d'œuvre, un moyen de prolonger leur vie, une restitution de leur pensée.'
Cet effort incessant se reflète dans sa manière unique de faire l'architecture: l'enjeu fondamental est celui entre pratique et théorie. L'architecture devient pensée – le projet est toujours une réflexion sur soi-même dans l'horizon des possibilités tracé par les chefs-d'œuvre du passée. Mais, en dépit de la radicalité portée au paroxysme, la pensée vivante ne peut pas échapper à sa condition évoquée par Valery: ce mélange de ce qu'on sait avec ce qu'on ignore. Une question surgit tout au milieu de la rigueur de Vacchini, à l'apparence parfaite: pourquoi ses chefs-d'œuvre portent en elles des choses éphémères qui ne se déduisent pas depuis le noyau dur du projet – c'est-à-dire qu'il y a là un état contradictoire: une ambiguïté.
Ce trait de son architecture est visible dans les absences volontaires des radiographies dessinées apostériori par rapport au projet réel. Les deux chefs-d'œuvre qui marquent le moment quand Vacchini devient Vacchini en témoignent: Costa et Palestra.
Diplômé en architecture à l'Université d'Architecture et Urbanisme Ion Mincu de Bucarest en 2004 et auteur de la thèse "Vacchini" en 2009, il a conduit une recherche postdoctorale sur l'œuvre de Livio Vacchini à EPFL en 2013 et 2014 dans le cadre d'un projet soutenu par la Conférence des Recteurs des Universités Suisses. Il a enseigné le projet d'architecture à UAUIM (Bucarest), Pratt (New York) et EPFL (Lausanne). Actuellement il enseigne le projet d'architecture à Bucarest et il est architecte associé du bureau www.theposter.ro avec Irina Melita. Il a gagné des prix nationaux en Roumanie et en France pour bâtiments d'habitation.